"Les yeux jaunes des crocodiles"
Un délice! une bouffée d'oxygène, un pur moment de bonheur. Katherine Pancol écrit divinement bien. Un vocabulaire riche, étayé, dense, surprenant. Des métaphores exquises, poétiques, délirantes. Beaucoup d'humour, d'amour. D'amitié passionnée, la quête d'héritier. Mensonges, songes. Des illusions, et désillusions (et ben!). Des remises en question (ce qui entraîne obligatoirement ma remise en question). Elle m'interpelle, un écho (ho-ho). L'on se délecte de ses mots. Elle nous transporte dans son voyage, son monde, son univers.
L'histoire de deux soeurs, farouchement opposées, de leurs familles, de leurs vies sur environ deux années. Des destins qui se croisent, se rencontrent, s'unissent, se perdent, se retrouvent. Un parallèle entre chaque être. Trouver et faire sa place: fratrie, famille, parents, couple. Un message empli de sens (ation, ibilité), de positivité. Malgré les chutes on se relève et on peut continuer, et espérer. Croire que le changement est possible. Merci Madame Pancol, pour ce joli moment passé dans votre bulle, pour ce roman vraiment fabuleux.
Plus je lisais, plus je me disais que Joséphine (Héroïne principale), pouvait être moi tant elle me ressemble. Ou tant je lui ressemble. Cela dépend d'où l'on regarde! (je ne suis ni prétentieuse, ni paranoïaque! Penser que je suis au centre d'un roman! ouh là de mieux en mieux!). Mais sincèrement, je me suis vue, entendue, reconnue. Un jeu de miroir. Oui hallucinant, tout de même. C'était franchement bizarre par moment, tant cela résonnait en moi.
Par contre très frustrée par la fin, d'ailleurs moi je n'aime pas les fins. Douleurs, deuil, séparation, et tout le toutim. MAIS je vais rester sur une note optimiste, je ne souhaite pas gâcher mon plaisir. Chaque fin signe une re-naissance. (Yeap, c'est pas beau ça?)
Extrait (j'aurai pu écrire si j'avais eu le talent de Katherine Pancol):
"Il faut juste que je sois patiente, que je laisse la nouvelle Jo grandir et, un jour, elle prendra toute la place, elle me donnera toute sa force. Pour le moment j'apprends...J'ai compris que le bonheur, ce n'est pas de vivre une petite vie sans embrouilles, sans faire d'erreur, ni bouger. Le bonheur, c'est d'accepter la lutte, l'effort, le doute, et d'avancer en franchissant chaque obstacle. Avant, je n'avançais pas, je dormais. Je me laissais porter par un train-train paisible: mon mari, mes enfants, mes études, mon confort. Aujourd'hui j'ai appris à me battre, à trouver des solutions, à désespérer momentanément puis à me reprendre, et j'avance, Shirley. Toute seule! Je me débrouille...."
"...Tu vois je crois que...cette lutte de tous les jours, elle repose sur l'amour. Pas sur l'ambition, le besoin d'avoir, de posséder, mais sur l'amour...Pas l'amour de soi, non plus. Ça c'est le malheur, c'est ce qui nous fait tourner en rond. Non! sur l'amour des autres, l'amour de la vie. quand tu aimes, tu es sauvée. Voila en résumé, ce qu'il s'est passé ces derniers temps dans ma vie."
Et en plus, oui, en plus, Joséphine parle aux étoiles... et ça si c'est pas un signe!