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"PLANETE MAUVE"
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12 janvier 2017

JOYEUX NOEL

Quelque part, dans le sud de la France, dans une bulle.
24 décembre 20 Heures environ.  
Elle s'affaire virevoltante, dans la cuisine pour les derniers préparatifs. Petits plats dans les grands, elle est dans ses petits souliers. Pas à pas, petit à petit la finalité se profile. Cette année, c'est ici dans sa maison que la famille se réunit. Elle est une agréable hôtesse, mais une piètre cuisinière. Ce détail, ils sont tous au courant, et quand, dans le jeu du chapeau son prénom a été tiré au sort, elle s'est faite bien charriée par ses frères et soeurs. Mais solidarité oblige! Tout le monde a joué le jeu, et ils ont mis la main à la pâte, afin de ne pas la laisser dans le pâté, ou dans la semoule!. Cela a été une fois de plus, un travail d'équipe. Une belle équipe qu'est sa famille.  
D'autant que cette année le thème choisi est "tradition". Tous les 25 décembre l'on innove, l'on imagine, l'on crée. Année soleil. Année montagne. Année tapas, voire même année déguisée. Aucune contrainte ni obligation, juste le plaisir intense. Pour eux, pour elle, Noël est précieux. Une fête, un rassemblement, de l'amour et du partage. Ils seront 26 autour de la table. Une belle famille composée, recomposée. Une tribu. Même ses grands parents, alertes octogénaires, qui respirent l'amour même après soixante ans de mariage, sont là, beaux comme des communiants.
Tout le monde s'active, et ô fil des minutes tout prend forme, des mets à la décoration, aux paquets qui s'amoncellent sous les sapin. Là c'est pareil. Le jeu du chapeau est roi. Un cadeau unique à une personne dont on a pioché le prénom. Pas trop, pas exagéré, pas surfait.
Tout a été réfléchi et pensé pour faire de ce cette fête un instant privilégié, magique, unique, intemporel. Un joyeux brouhaha règne dans la maison possédée. Certains dressent la table, et d'autres peaufinent la décoration. Un entretient la flamme vaillament dans la cheminée. D'autres sont en cuisine. Le sommelier en cave. Des dizaines de doigts en activité, une fusion, une énergie positive et sereine. Les guirlandes dans le sapin clignotent. Des couleurs. Chaleur, omniprésente. Les bougies bercent l'ambiance chaleureuse. L'on devine diverses conversations qui s'alternent, se croisent, se rencontrent, animées mais bonne enfant. On se bouscule, on se chahute. 
On refait déja ou encore le monde, la soirée va être longue, mais aucun souci niveau ravitaillement elle a tout prévu, et ils ont de quoi tenir un siège. Partout dans son antre l'on s'enlace et s'étreint, se caline et bichonne, et se frictionne, l'on s'aime et encore plus ce soir, car l'on est réunit autout de la "famille". Une famille qui se trouve, et se retrouve en cette soirée mémorable. Et ce mot là il est à prendre au sérieux!. Dans ses allées et venues entre cuisine et séjour, elle observe les uns et les autres, en se rendant bien compte de cette chance qu'elle a de vivre ca, alors que tant de personnes sont seuls, ou dans le désamour, la désunion, ou la discorde. C'est si porteur une famille. Fondation et structure elle nous construit Ô fil des années. C'est si fort d'aimer et de recevoir. Génèse. Histoire. Passé et futur. Filiation, descendance tant de mot qu'elle affectionne; Ils poursuivent à eux tous, maillon de la chaîne l'histoire et pour encore très très longtemps.
Elle se dit que rien n'est idéal. Eux aussi ont vécu les drames, peines, galères, perte, maladie. Mais ils s'aiment et se respectent les uns les autres, et c'est bien là l'essentiel. Leurs differences fait leur force. Et la communication règne, ils ne vivent pas sur la planète taire.
Tiens quelqu'un a mis de la musique, quelle bonne idée. Elle est de bonne humeur, se vit légère et sereine, comme une bulle s'élevant dans les airs. Elle ressent un profond bien être. Elle voudrait que Noël durent toute l'année. Elle est émue et oui, ô trop sensible.
Elle poursuit sans relache sa besogne et dirige tous les travaux d'une main de maître. La soirée sera parfaite. Entre ouverture des huitres par les "costauds", et démoulage des bocaux de fois gras par les "expertes", Violette du haut de ses cinq ans fait son entrée en chippant au passage un toast. Elle lève les yeux sur sa fille, son coeur bondit. Elle est si belle. Cheveux qui ondule comme les siens, visage poupon, air très coquin (et plus que l'air), yeux si bleus qu'elle tient de son arrière grand mère Paule. Elle court et se jette contre  sa maman. -"Dis maman c'est vrai que le Père Noel c'est papa?, ils disent ça à l'école!".
Elle rit, prends sa fille contre elle, et lui répond:
-"Tu en penses quoi toi?"
-"Je pense que non, que c'est Noël le Père"
-"Alors tu as ta réponse".
Satisfaite de n'avoir pas eu à lui mentir, elle est amusée par la réponse de sa fille. Violette frotte son doux visage contre celui de sa maman. Qu'il est bon de ressentir cette peau contre soi, saveur et odeur enfantine. Noël fête l'enfance au faîte de la regression. La magie des sens, des sensations. Un vrai bonheur qu'elle vit. Violette, s'éloigne et repart aspirée par la vie dans les autres pièces. Elle court clamer qu'elle a raison, que le Père c'est Noël.
Elle retourne à ses activités, le temps presse. Elle sort les flutes pour le champagne. La musique se fait subitement très forte. Elle est surprise, et malencontreusement elle enserre le verre qu'elle tient. Il s'éclate en sa main de mille morceaux et le reste se fracasse violemment sur le sol.
Elle ressent une peur indefinissable. Une douleur poignante et lancinante s'éprend d'elle. Sa main saigne, et abondamment le s'écoule allant se noyer avec les éclats répandus au sol. Elle est saisie par un froid glacial qui la l'étreint tout le long de son corps. Elle est tétanisée. Ne comprend pas. Aphone. Néant. Rien. Le vide. Elle se retourne, le noir. Seulement. Uniquement. 
Ses yeux s'habituent à l'obscurité terrifiante. Un bruit familier cependant. Le chat qui ronronne. Elle reprend connaissance peu à peu. Ca y est elle réalise. Elle est à nouveau très consciente. Elle est dans sa chambre. Seule.
Ce n'était qu'un rêve. Bon ou mauvais l'on n'en saura pas davantage. Elle se retourne, le temps d'une caresse au matou. S'enroule foetalement dans sa couette. Elle referme les yeux. Une larme coule sur sa joue.
...Joyeux Noël...
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