"Ne jamais dire jamais"
Chaque jour qui se renouvelle, "DAME VIE" la souveraine me surprend, m'apprend, m'éprend et me laisse une empreinte profonde qui s'inscrit en moi. Cette marque s'ajuste Ô fil des pages de mon histoire. J'entends ces voix, ces sons, ces murmures. Ce sont les porte-paroles de la reine: émotions, expériences, rencontres, et les autres. En un écho ce phrasé entêtant et lancinant: "SOIS TOI". Lancinant oui, je l'affirme là. Il est douloureux d'accepter de baisser la garde, d'être soi. Il n'est pas un simple jeu sans incidence d'adopter la règle. Celle ci peut faire mal. Mais en adhérant, au fur et à mesure je prends conscience que je m'émancipe. Je sors de moi. Je grandis. J'ai mal. MAIS...
Ma dernière révélation qui semble je l'admets une quelconque banalité est d'apprendre à moins juger. Il convient de demeurer prudent face à ce qui paraît si banal! Car souvent derrière l'évidence se cache la talentueuse complexité.... Dans l'évidence se creuse le fondamental. Dans le fondamental se trouve la remise en questions, ainsi que les éventuelles réponses. Je réfléchis, un peu, beaucoup, surtout à la folie. J'expérimente tel un savant chimiste l'autre, vous, moi, nous. J'ai donc eu cette lucidité d'esprit: "Ne jamais dire jamais". Je tiens à formuler une petite parenthèse. Avouer que bien sur ce cher adage n'est pas signé Mauve (Ah?)..... qu'il serait présomptueux de faire mien ce proverbe Napoléonien (Ah?).
Pourquoi?
Parce que jamais est trop expéditif, définitif. Il se veut d'un naturel invariable. Il suppose dans mon esprit fragmenté et morcelé une connotation obligatoirement stérile et négative. Ce qui est là, bien établi et ancré aujourd'hui ne le sera pas forcément dans une heure, demain, ou jamais. Tiens, n'avais-je pas émis l'idée de ne plus jamais dire jamais?. Bon, je le concède je ferai quelques exceptions. Nul n'est parfait en ce bas monde, a soulevé la reine! Je suis là, ici et maintenant avec mes idées, mes valeurs, mes croyances, mes idéaux. Mais qu'en sera t-il plus tard, Ô fil du temps, de mon chemin, de mon évolution. Je suis telle la glaise que la vie façonne, sculpte, travaille. Je ne tiens pas à demeurer fixée, figée. Immuable.
Dans mon éducation judéo-chretienne emplie de loyaux clichés, concepts parentaux, j'ai longtemps entendu: tu devrais, il faudrait, y'a qu'a, il faut. Je colère adulte en affirmant que ces préceptes ne sont que des fieffes imbéciles. Moi je ne ferai jamais, moi je ne dirai jamais, moi jamais Ô grand jamais. Moi, moi, moi et moi. Mes principes d'hier ont foutu le camps avec sûrement les 50 millions de petits chinois.
Jamais s'avère trop tranché, emmuré, enfermé. Il est un ennemi qui aliène et carapace la personne que je suis. Il sert d'armure bien solide et impénétrable. Avec jamais j'ai l'incapacité à voir, à entendre, à me lancer, à tenter, à essayer. Et la peur guide mes pas. Ne surtout pas destituer "JAMAIS" le vainqueur, de son piédestal sur lequel il repose cimenté outrageusement. Je persiste et signe là en ce jour à affirmer que c''est l'incertitude de mes instant de vie, de mes tourments, de mes tournants qui me fait penser de façon si abrupte.
Mon monde d'aujourd'hui essaie donc de (dé)gommer jamais. Il le dessine de façon à le rendre plus atténué, en lui donnant des contours plus doux et un aspect moins irréversible. Il lui permet une ouverture, une éventualité. Point final! Pas de manichéisme. Ma vision varie, se tempère, se tamise, s'illumine, s'éclaire, ou même s'éteint. Alors qu'il si bon de pouvoir verbaliser "Mieux vaut tard que jamais". Quelle satisfaction, quelle joie, quel bonheur, d'accepter que tout est envisageable et pas irrévocable.
Surtout que dans mon analyse personnelle "mauvienne", j'observe et je lis que dans le mot jamais, on lit le MAIS. Ainsi, d'un coup, subitement avec le mais tout devient possible. Même ce que l'on pensait bien ancré, acquis, affirmé.....
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"Je n'ai qu'une certitude mon incertitude"
...A toujours et à jamais...