A cloche pied...
Ô mon pied beau, tu m'en fais voir de toutes les couleurs depuis six semaines. Tu alternes entre plusieurs teintes, et mon coeur prend tes reflets. Un arc en ciel de couleur, une panoplie d'émotions. Du bleu, du violet, du jaune, du vert, du presque noir, de l'indescriptible, de celle qui n'existe pas.
Tiens, en parlant de ce festival de couleurs, je me compare à une bougie. Malgré les courants d'air, le fait qu'on me souffle dessus, le vent qui tournoie et balaie tout sur son passage, je reste allumée. Mais je vacille, j'oscille, je faiblis, je tangue, je titube, et je lutte pour conserver intacte ma flamme vive et colorée de vie. Je me mets à l'abri, je me replie, je me carapace, je me protège et m'armure pour ne pas finir par m'étendre et m'éteindre.
Mon piedesta-bilisé, tu le sais, tu me pousses au travers cette aventure dans mes retranchements. Je vis un temps d'introspection. Celà est-ce la bonne opération?. Je m'épanche, je m'épanche, et à force de m'épancher, je finis par craquer, tout comme mon os arraché. Tu me mets à l'épreuve et me nargue en un pied de nez, que je ne suis pas prête d'oublier. Pourtant, je n'ai nul autre choix que d'avancer en addition, plutôt que de régresser en vilaines soustractions. Pas d'autre alternative que de laisser opérer le temps pour retrouver enfin un compte bon.
Retrouver la réalité, m'ancrer au sol, en mettant mon pied à terre, en poursuivant ma route pied au plancher. Là, je freine, je stagne, Ô je retentionne, je joue à cloche pied. Je piétine, je m'enfonce, je m'enlise. Du coup, je suis perdue, pleines de doutes, et d'incertitudes. Je suis en panne, et je ne parviens pas à reprendre l'élan de démarrer mon moteur pour me laisser emporter par le tourbillon de la vie. Je me sens piégée, fragile et vulnérable.
C'est "drôle" comme ce petit incident de voltige arienne, me perturbe et m'anxiogène. Je suis prisonnière de moi même, lourde et endolorie. Je tourne autour de moi, faisant du calcul mental sans fin entre multiplication et division, je m'essaie même aux fractions. Des équations incessantes, ou même Einstein en personne finirait par se perdre. Ô je relativise (ah si, si, celà ne se voit pas bien mais je m'y efforce), et je sais qu'il y a bien pire que moi et cette piètre aventure. Je n'ai qu'a ouvrir les yeux, pour m'en rendre compte, au lieu de focaliser sur cette entorse au règlement. Mais voilà, que veux tu, je ne suis qu'une petite piétonne qui là tatonne dans les tourments de sa vie.....
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"On a tous besoin de croire, d'avoir confiance, de savoir qu'on peut donner tout son coeur à un projet, une entreprise, un homme ou une femme. Alors, on se sent fort. On se frappe la poitrine et on défie le monde. Mais si on doute... Si on doute, on a peur. On hésite, on chancelle, on trébuche. Si on doute, on a peur, on ne sait plus rien. on n'est plus sur de rien. Il y a soudain de grosses urgences qui n'auraient pas dû être des urgences. Des questions qu'on ne se serait jamais posées et que l'on se pose. des questions qui, soudain, ébranlent les fondements mêmes de notre existence."
"Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi"
K.PANCOL
.....LUMIERE.....